Les Narratives

LES NARRATIVES

Projet signature

Ces petits ouvrages imprimés qui racontent des histoires affectives…

Objectif

 Les Narratives est un projet hybride qui permet de transmettre des clés de compréhension poétiques, plus ou moins complexes, face à des œuvres et des univers plastiques hétéroclites. Le format permet de partir à l’exploration de différents types de processus créatifs, de narrer l’histoire d’une œuvre, d’un ou d’une artiste mais aussi de collectifs ou collectives, de duos. 

Les Narratives se décline en une série d’objets qui racontent des histoires affectives : des narrations qui privilégient l’exploration de la pratique de l’artiste en se focalisant sur le lien entre ses œuvres et son histoire personnelle, plutôt que la relation des œuvres à l’histoire de l’art. Cette dernière ayant toujours trop peu donné de visibilité aux artistes, femmes ou issus de minorités. L’ambition principale s’inscrit ainsi dans une démarche inclusive et politique, en participant à l’écriture d’une nouvelle histoire de l’art plus juste dans ses représentations. Les Narratives est aussi une réponse face au besoin de remettre en perspective les livres d’artistes, seulement accessibles aux plasticiens disposant déjà d’une reconnaissance et d’une certaine notoriété.

Fonctionnement

“J’aime une œuvre quand elle est simultanément miroir d’une part enfouie de mon être et de celle des autres.”

Chaque écrit a pour vocation de faire émerger l’essence d’un ou plusieurs artistes et projets, en mettant en avant les parcours personnels des plasticiens et plasticiennes. Principalement axés sur la jeune création, les premières rencontres et les découvertes, ces livrets retracent les lignes invisibles de nombreuses interrogations : comment les artistes de notre temps habitent-ils le monde ? Comment véhiculent-ils un propos sur nos sociétés ? 

D’après le philosophe Heidegger, Habiter le monde serait la “manière dont les humains, mortels, sont sur terre.Les artistes, par leurs recherches plastiques, conscientisent cette existence pour lui conférer un propos ayant une portée qui dépasse la matière et leur propre personne. De manière plus poétique, un artiste travaille un concept, crée une histoire, travaille la matière et y enferme des vibrations.

Les narratives se font témoins des rencontres que j’effectue au quotidien et renferment des histoires guidées par l’affect. Ce projet, en somme, n’est que le reflet du fonctionnement du monde de l’art contemporain tel qu’il aurait du rester : des liens qui se tissent, des amitiés et des résonances qui s’entrecroisent les unes dans les autres pour donner naissance à de nouvelles idées et des collaborations artistiques.

Les écrits sur l’art se doivent de refléter cette dynamique, ce qui se joue à l’échelle humaine, pour comprendre l’essence même des fragilités qui composent les œuvres.

Je m’y engage.

EDITO

1. MATÉRIALISER : MARQUER LE RÉEL PAR LA PERCEPTION

La rencontre et l’échange autour d’une œuvre sont le point de départ de ce projet. Les Narratives me permettrait de porter, dans sa globalité, des valeurs qui m’animent profondément à travers le monde de l’art contemporain. Je nourris l’idée que les plasticiens enferment des vibrations dans la matière, que l’histoire, qu’ils tissent avec elle, emprisonne des conscientisations immatérielles que nous, spectateurs, pouvons percevoir en contact avec l’œuvre finale. Peu importent les moyens déployés, de nombreux travaux artistiques ont la capacité de nous faire ressentir, avec subtilité, des sensations que nous ne sommes parfois pas en mesure de nommer.

Par ce biais, une œuvre d’art contemporain est un pont entre le matériel et l’immatériel, une conjonction des temporalités, une réunion du moi et des autres dans un seul objet, souvent résultat de toute une vie de recherche. Au-delà de l’édition, c’est précisément cet axe de réflexion que j’ai décidé de défendre, celui qui est, dans toutes ses dimensions : matière, politique, héritage, humanité.

Les Narratives, de manière plus concrète, sont des petits ouvrages imprimés dans un format situés à mi-chemin entre le livre d’artiste, la critique d’art et l’outil de médiation.

Les écrits sont travaillés de manière poussée en restant plus accessibles que des articles de recherche. Les objets résultent d’une réelle réflexion graphique, iconographique et ont pour vocation d’être le prolongement d’une pièce, de l’univers d’un.e plasticien.ne. Le format, quant à lui, permet de partir à l’exploration de différents types de processus créatifs, de narrer l’histoire d’une œuvre, d’un.e artiste ou d’un groupe.

En d’autres termes, c’est un projet hybride qui permet de transmettre des clés de compréhension poétiques, plus ou moins complexes, reflets d’univers plastiques hétéroclites. Les Narratives se décline en une série d’objets qui racontent des histoires affectives : des narrations qui privilégient l’exploration de la pratique d’un.e artiste en se focalisant sur les liens entre son travail et son histoire personnelle, plutôt que la relation de ses créations à l’histoire de l’art . Cette dernière, rappelons le, ayant toujours trop peu donné de visibilité aux artistes femmes et minorisé.e.s. Mon ambition principale est de m’inscrire dans une démarche inclusive et politique, en participant à l’écriture d’une nouvelle histoire de l’art plus juste dans ses représentations.

Les Narratives se veut aussi être une réponse face au besoin de remettre en perspective les livres d’artistes, seulement accessibles aux plasticien.ne.s disposant d’une reconnaissance avérée. Principalement dédiés à la jeune création, les livrets retracent les lignes invisibles de nombreuses interrogations : Comment les artistes de notre temps habitent- ils le monde ? Comment véhiculent-ils un
propos sur nos sociétés ?

D’après le philosophe Heidegger, habiter le monde serait la “manière dont les humains, mortels, sont sur terre.” Les artistes, par leurs recherches plastiques, conscientisent cette existence pour lui conférer un propos qui dépasse la matière et leur propre personne.

Ce projet, en somme, n’est que le reflet du fonctionnement du monde de l’art contemporain tel qu’il devrait être et aurait dû rester : des liens qui se tissent, des amitiés et des résonances qui s’entrecroisent. Les écrits sur l’art se doivent de refléter cette dynamique, ce qui se joue à l’échelle humaine, pour comprendre l’essence même des fragilités qui composent les œuvres.

2. TRACER, ENSEMBLE, DE NOUVEAUX HORIZONS ÉMOTIONNELS

La dimension émotionnelle du projet est le reflet d’un réel engagement, un parti-pris qui en dépasse l’objet : elle porte le désir – le besoin, de réhumaniser les échanges du monde de l’art, pour remettre l’affect au centre de la création. Le premier constat est clair : ce qui habite principalement nos échanges au sein de la création contemporaine, c’est d’abord la compétition. Entre artistes, entre les galeries, confrères et consœurs de l’art contemporain.

Les échanges s’amenuisent, la méfiance à l’égard des uns et des autres altère l’expansion de nos constellations professionnelles et affectives. Réel miroir de notre société, les efforts menés pour sortir de la solitude et le combat pour bénéficier d’une visibilité de qualité prennent parfois le pas sur le temps de création. Un.e artiste plasticien.ne fraîchement diplômé.e se lance dans de nombreuses années d’errance avant d’intégrer les codes de ce milieu, d’entrevoir l’opportunité du rayonnement de sa carrière artistique.

Le second constat est plus malicieux, mais tout aussi tangible que le premier : pour bon nombre de néophytes, l’ensemble du domaine de la création se résume à des œuvres conceptuelles, qualifiées d’élitistes et difficiles d’accès. La mise en avant de ces pièces s’imprègne davantage dans les mémoires collectives par le scandale, alimentant une image outrancière du domaine de l’art contemporain, bercée par des chamailleries pécuniaires éloignées de la réalité.

La vérité est tout autre. La remettre à sa juste place est une nécessité pour faire apparaître les doutes, les secrets d’ateliers, les marques affectives, les échecs et les recherches plastiques, le choix d’une vie, celui de la création pour élever et transmettre.
Face à ces constats, Les Narratives présente une certaine unité dans son format et sa démarche, s’articulant autour du besoin de mettre en avant des jeunes artistes, de remettre l’affect au centre du propos de l’art contemporain, d’inscrire la pratique plastique dans une narration de l’oeuvre, de l’artiste et du monde.

La volonté de s’adresser aux artistes, de créer avec eux est clairement affirmée, celle de s’adresser à un public averti et néophyte également. Toucher un public qui n’est pas habitué à l’art contemporain est une mission que je me donne, dans l’objectif de toujours démocratiser ce domaine pour accentuer la donnée universelle des œuvres et permettre aux lecteurs de se réapproprier les notions abordées par l’œuvre en toute légitimité.

Ne plus voir l’art contemporain comme un monde hermétique, fermé et difficile d’accès, mais bien comme une entité organique s’articulant autour de l’action de tisser du lien, y entrevoir, au-delà de la matière, des espaces émotionnels et des perspectives imaginaires. Relier l’écrit à l’œuvre, la pensée de l’artiste à la perception du public permet d’établir une situation de rencontre multilatérale, pour venir nourrir une réelle culture de l’amitié dans nos sociétés.

Se réapproprier les codes artistiques pour avoir accès et contribuer aux réflexions collectives, aux innovations sociales, en passant par la mise en avant de microcosmes, d’histoires personnelles : celles des autres qui frôlent indéniablement les nôtres.

3. ALLER À LA CULOTTE DES CHOSES

Cette expression utilisée par Sylvain Dournel pour qualifier l’univers littéraire de Maylis de Kerangal, est une ligne directrice que je souhaite inscrire dans la construction des Narratives. Elle parvient, de manière concise, à faire émerger le style de l’autrice ponctué d’oralité et de paysages sensibles qui accompagnent une action.

la construction du projet Les Narratives est une tentative d’explorer les livres d’artiste, à mon sens, trop peu présents dans le paysage contemporain. Pour positionner ceux-ci comme une création à part entière, les colorer de mouvement, tendre vers une empathie politique par l’usage de différents leviers empruntés aux sciences humaines et à la littérature. Ce désir d’aller à la culotte des choses constitue le point de départ de la construction d’outils d’écriture affectifs, narratifs et assumés. Ce sont d’abord les pronoms personnels je, nous et leurs usages dans l’écriture sur l’art qui ont animé et cristallisé une réelle réflexion dans ma démarche.

Assumer ma subjectivité, placée tout près de la vision d’un.e artiste, serait l’une des clés principales pour sortir d’une écriture aseptisée et faire de mon je, non plus une marque qui viendrait fausser une pensée, mais bien un point de vue affirmé, transposé en réelle machine réflexive, mise à nue, écartant l’inaccessible. Ma démarche trouve un écho à la notion de l’écouter-voir . Son analyse en sciences sociales met en exergue l’opposition entre conception et perception. Au travers de la sociologie narrative , cette notion n’est plus décrite comme un cadre, mais plutôt comme un pont permettant de passer du je au nous.

L’usage des pronoms personnels et la réflexion sur leurs usages viennent donc modifier le style et la narration des textes mais permettent aussi de se situer dans un équilibre entre perception et observation.

Écrire sur l’art autrement apparaît comme une nouvelle occasion de transmettre des connaissances en veillant à rester accessible pour toujours mieux démocratiser l’art contemporain, en menant parallèlement une double action : celle de se rapprocher du réel, du quotidien en ouvrant la porte à l’imaginaire. La narration et le travail descriptif permettraient alors d’atteindre différentes strates de lecture, en se rapprochant de différents genres littéraires, pour y intégrer les codes romanesques afin de servir les univers plastiques présentés.

Le format dans sa globalité s’articule autour d’une recherche de nouvelles manières de restituer des informations, de produire de la connaissance et de traduire un propos plastique, d’y construire des portes d’entrée pour des regards et des sensibilités multiples afin de percevoir des échos universels.

Pour faire d’une production plastique, non plus un élément étranger à nos constructions personnelles et collectives, mais bien une impression affective, de confort vers l’inconnu : Faire de l’art contemporain une chambre d’amis.

L’ambition des Narratives réside en ces quelques pages. Raconter l’artiste par l’œuvre, le sensible. Saisir et dire les manques, de voix à voix, de mots à mots, en relever des fragments à portée universelle pour générer de la matière.

Aller ensemble, par l’objet, vers une révolution affective.

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