Marchés de l’art : différentes catégories d’artistes

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Pourquoi on trouve des pièces qui coûtent des milliers voire des millions d’euros alors que d’autres… Non ? Le marché de l’art est un système complexe. D’ailleurs, on ne peut pas parler du marché de l’art, mais bien des marchés de l’art.

Même si la mondialisation s’ancre et s’infiltre dans tous nos secteurs d’activités – dont le marché de l’art – on trouve énormément de particularités qui viennent fragmenter son fonctionnement. Pour simplifier : il ne peut pas être appréhendé de manière uniforme sans prendre en compte les spécificités qui le composent. On distingue très clairement le marché de l’art des artistes morts et des artistes vivants, donc le marché de l’art moderne et celui de l’art actuel par exemple. Une distinction qui permet aussi d’expliquer la différence de prix. Il y a donc différentes catégories sur le marché :

Le marché des artistes classés

Une catégorie qui concerne les productions artistiques qui ont intégré l’histoire de l’art. Elle comprend les productions de Léonard De Vinci en passant par les œuvres de Rubens, les productions impressionnistes jusqu’au XXe siècle. Globalement, les artistes sont souvent décédés, ce qui signifie que les œuvres sont rares et que les prix… Augmentent !

C.Q.F.D

Michael Halsband's Andy Warhol and Jean-Michel Basquiat #143 (1985)

Le marché de l’art actuel

Une grande catégorie qui concerne les artistes vivants, ancrés dans notre présent. Et là encore, plusieurs sous-catégories sont à mettre en lumière :

N°1 - Les artistes consacrés

Celles et ceux qui ont une reconnaissance artistique à la fois marchande et institutionnelle de portée internationale. Leur réputation n’est plus à faire et leur nom est bien connu du milieu de l’art, mais aussi du grand public. L’exemple parfait : Daniel Buren. Ce sont des artistes qui réalisent de nombreuses expositions, les pièces transitent dans de grandes galeries, dans les plus grandes salles de ventes et ils jouissent de nombreux travaux de recherche sur leur pratique artistique.

N°2 - Les artistes médiatisés

Leur mode de reconnaissance est légèrement différent : comme cette appellation l’indique, les artistes médiatisés se font connaître grâce aux médias – généralement par des gros titres à scandales, accompagnés d’un soupçon d’indignation – et au travers du marché de l’art. Cette reconnaissance peut être éphémère, ce qui peut produire une flambée des prix de leurs pièces assez soudaine. Deux voies s’offrent à eux pour la suite : devenir un artiste consacré ou retomber dans l’anonymat ! Le même principe qu’un chanteur qui fait le buzz avec un single : soit il devient disque d’or, soit on se retrouve, des années plus tard, à siffloter son refrain en cherchant son nom. “C’était qui déjà…”

N°3 - Les artistes en voie de légitimation

Beaucoup plus proches de la réalité et du marché, ce sont les artistes en voie de légitimation. Ils ont déjà quelques années d’expériences derrière eux, et avec une reconnaissance locale en poche, ils avancent vers une reconnaissance nationale. Ils sont souvent représentés par des galeries d’art, et concernant le prix de leurs pièces, ils sont en général assez élevés, mais restent corrects et en adéquation avec la valeur de leurs travaux.

N°4 - Les jeunes artistes émergents

Ce sont les plus nombreux dans le monde de l’art. En général, ce sont de jeunes diplômés d’école d’art, ils sont très système D (sans en avoir vraiment le choix) et fonctionnent souvent en collectif pour s’entraider. Ce sont des artistes qui ont bien évidemment recours à l’autopromotion et qui avancent petit à petit.

N°5 - Les artistes amateurs

Et enfin, on trouve les artistes amateurs, les “artistes du dimanche” donc. Ils entrent dans cette catégorie puisqu’un échange marchand est possible concernant leurs productions. Simplement, cet échange aura simplement une valeur financière et non artistique.